En quoi consiste l'étude ?
Une précédente étude sur la santé bucco-dentaire de 1.130 participants, entre 2013 à 2016, avait permis d'étudier les plaques bactériennes parodontales. Ces mêmes participants vont être invités à revenir en vue d'un nouveau suivi : l'occasion, pour les chercheurs, de réévaluer les niveaux de bactéries orales, la progression de leur parodontite, le niveau d'inflammation systémique et la présence ou non d'une maladie d'Alzheimer. Objectif : voir si un lien statistique peut être établi entre l'inflammation parodontale et le déclin cognitif comme d'autres études le laissent déjà supposer.
Porphyromonas gingivalis en cause ?
Cette bactérie a été identifiée dans la bouche, comme étant associée à une parodontite. Et surtout, c'est la présence de la bactérie dans le cerveau de certains patients touchés par la maladie d'Alzheimer qui a déjà alerté des chercheurs. De là à penser que la bactérie aurait pu migrer depuis la bouche jusqu'au cerveau pour y créer de l'inflammation et donc jouer un rôle (qui reste à définir) dans la maladie d'Alzheimer, il n'y a qu'un pas ! Encore faut-il le vérifier et c'est pourquoi la nouvelle étude américaine qui débute est aussi intéressante, même si elle ne suffira pas à elle seule, à lever tous les doutes.
En attendant les résultats
La parodontite est néfaste pour les dents puisqu'en la laissant évoluer, on prend le risque que les tissus de soutien des dents soient affectés, ce qui conduit au déchaussement des dents. Et même si le lien entre parodontite et maladie d'Alzheimer n'est pas encore certain, le doute est suffisamment grand pour y prendre garde. Cela fait donc deux bonnes raisons de lutter contre la parodontite … tout de suite !
Sources :
- La Santé Publique : «La parodontie mise en cause dans la maladie d'Alzheimer», février 2019, www.lasantepublique.fr/parodontie-mise-en-cause-dans-maladie-alzheimer.
- Science Advances : «Porphyromonas gingivalis in Alzheimer's disease brains : évidence for disease causation and treatment with small molecule inhibitors», S. S. Dominy et al, janvier 2019, www.science.org/doi/10.1126/sciadv.aau3333.
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